SET FIRE TO THE RAIN. (R)

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Sometimes I wake up by the door
That heart you caught must be waiting for you
Even now when we're already over
I can't help myself from looking for you

Alec Branwell. Voilà le nom qui lui venait à l'esprit alors qu'Arya Fawkes sortait de son lit, enfilait sa robe de chambre en soie et sortait de chez elle pour s'installer sur la terrasse en bois faisant office de barrière entre sa maison et le sable de la plage qui s'étendait à l'horizon. Il n'était pas apparu comme par magie dans son esprit. Elle venait juste de rêver de lui... et de se réveiller en sursaut, son front en sueur. Elle était incapable de se souvenir de quoi le rêve parlait, mais elle était certaine qu'il en était le sujet principal. Pourquoi continuait-elle de rêver de lui ? Pourquoi ne voulait-il pas la laisser tranquille, pourquoi la hantait-il de cette façon ? L'oublier, elle ne demandait que ça. Depuis cette fameuse nuit à Paris, elle ne pouvait plus se le sortir de la tête, et Dieu sait qu'elle avait essayé. Plusieurs facteurs s'additionnaient et faisaient qu'elle ne pouvait décemment pas rêver d'une histoire avec lui. Il avait un passé, un lourd passé. Il avait été marié, et il était papa d'une petite fille. Comment pouvait-elle trouver sa place entre les deux femmes de sa vie ? Et de plus, elle aimait son célibat. C'était une forme de liberté, et elle refusait de se retrouver enchaîner aux crochets d'un homme. Et pourtant, il l'obsédait. Elle avait jugé que prendre l'air allait la calmer, et elle avait eu raison. Allongée sur une chaise longue, elle inspirait et expirait profondément en se concentrant sur le son des vagues venant s'écraser, les yeux rivés vers le ciel nuit noir et les étoiles qui le composaient. Elle commençait à se relaxer, lorsqu'elle eut la malchance de tourner la tête pour regarder l'océan à perte de vue, et de reconnaître cette silhouette si familière. Alec Branwell. Mais qu'est-ce qu'il fichait à cette heure-ci dehors, celui-là ? « Alec ? » Elle l'interpella sans réfléchir au préalable. Maintenant qu'elle se rendait compte qu'elle n'était pas sûre de vouloir l'affronter, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Lorsqu'il tourna la tête dans sa direction, Arya n'eut d'autres choix que de faire un signe de la main. Resserrant sa robe de chambre, elle mit un pied puis deux dans le sable, et le rejoignit alors lentement tandis qu'il marchait également dans sa direction.

i always loved you from the start but i could not
figure out that i had to do it everyday
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LENNY KRAVITZ › CREDITS
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Une heure tardive. C’était sans doute ce que quelqu’un d’extérieur aurait pensé en le voyant marcher depuis le début de plage. Il avait passé une journée bien chargé en émotion, une émotion qu’il ne refoulait jamais lorsque cela concernée la prunelle de sa vie : sa fille de cinq années prénommée Julia. Cette dernière était le centre de beaucoup de choses et elle gravitait autour de sa propre planète depuis son apparition dans sa vie. À cette pensée il esquissa un maigre sourire sur le coin de ses lèvres avant de reprendre sa marche le long du bord de la plage. Habillé d’une simple chemise bleu encre de chine et d’un jean, il déambulait d’une démarche tranquille une main dans la poche et l’autre tenant l’un des bons vieux livres qu’il aimait lire lorsqu’il recherchait la quiétude, une solution ou encore une réponse à ses problèmes. Aux jours d’aujourd’hui ce n’était pas des soucis mais un seul qui demeurait majoritairement entravant même s’il désirait le vivre comme il y a quelques temps lors de ses vacances à Paris. Ville du romantisme, de l’histoire sans barrière, du dépassement de soi le temps d’un séjour ? Le Branwell avait totalement fait cela en rencontrant la personne qu’était Arya. Un prénom et quatre lettres, seulement cette jeune femme n’était pas que cela, elle était avant tout celle qui lui avait fait entrevoir une toute autre vision du partage. Ses prunelles azuréennes parcouraient encore les lignes de son bouquin lorsqu’il s’avoua vaincu par la présence de la jeune femme dans ses propres pensées. La dernière fois qu’ils c’étaient vus, Alec était en présence de Julia et dès lors Aya avait très vite compris la situation, une situation qu’il devait éclaircir s’il tenait à mettre les choses à plat avec elle. Rangeant finalement son livre dans la poche arrière de son jean, il soupira comme pour balayer les moments passés avec la brunette mais ces derniers semblaient encrés au plus profond de son conscient actuel, c’était mal parti. Il marcha encore quelques mètres avant de toiser l’horizon de la mer de manière lointaine et lunatique. La vue de ce coté de la ville avait vraiment quelque chose de reposant la nuit tombée et on comprenait le prix exorbitant de l’immobilier du quartier. « Alec ? ». Cette voix même si elle ne semblait que passagère dans son existence semblait avoir tracée son domaine jusqu’à lui, il l’aurait reconnu entre mille aucun doute là-dessus. L’ange rigolard se tourna en fronçant légèrement lorsqu’il reconnu effectivement la silhouette mince et svelte d’Arya. Elle était magnifique dans cette robe de chambre en soie, mais ce qui l’interpellait plus demeurait son regard quelque peu fatigué, elle semblait ne pas vouloir trouver le sommeil elle non plus. Elle lui fit signe, et ils marchèrent tous deux dans la même direction. Affronter de nouveau l’expression de la belle n’était pas pour plaire à Alec mais maintenant qu’il avait avancé d’un pas il se voyait mal reculer pour refouler une hantise cachée. Il était d’un naturel parfaitement orgueil à beaucoup de points de regards, mais plus le temps passait depuis sa rencontre avec Arya, plus il ne voulait pas s’avouer qu’elle demeurait bien l’une de ses faiblesses à part entière. « Je ne savais pas que tu habitais dans le coin … ». Réplique inutile mais c’était tout ce qu’il lui était venu sur le moment. Une fois qu’il fut bien face à face, il respira sans grand bruit avant de planter son regard notable en couleur sur celui de sa voisine. « J’imagine sans doute que tu aimerais des réponses. ». Son timbre de voix n’était pas accusateur, bien au contraire il était calme et sérieux à la fois. Car sans vouloir réellement l’admettre, il désirait ne rien lui cacher même s’il redoutait les conséquences futures.

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Alors qu'Arya s'avançait dans sa direction, elle sentait son estomac se nouer et son rythme cardiaque s'emballer. Elle avait redouté de revoir Alec. Ce n'était pas la première fois depuis Paris, et elle avait même été heureuse de le retrouver. Et elle était également contente de le voir ce soir malgré tout, même si elle ne voulait pas se l'avouer. Simplement, elle se sentait comme trahie. Il lui avait caché une bonne partie de sa vie. Il avait été un homme marié, il avait une petite fille, et cela changeait la donne. Elle pouvait comprendre qu'il ait voulu se protéger, mais pourquoi lui mentir ? Arya avait toutes les bonnes intentions du monde. La jeune traductrice n'avait évidemment pas montré son étonnement face à la jeune fille, et elle avait prit le temps de discuter avec elle. Elle s'entendait même très bien avec cette fameuse Julia. Arya avait toujours eu une facilité avec les enfants, ce contact qui faisait qu'ils venaient vers elle sans crainte. Elle rêvait un jour de fonder une famille. Elle en avait rêvé pendant des années, mais maintenant ça lui semblait loin, trop loin. Presque dans une autre vie. Quelque part, elle se disait qu'elle n'arriverait jamais à se poser et à avoir des enfants. Ce n'était pas pour elle. Ses bras croisés sur sa poitrine pour se protéger du léger vent qui s'était levé cette nuit, elle rejoignit Alec avec beaucoup d'appréhension. Elle haussa les épaules à sa remarque, tout en se retournant l'espace de quelques secondes pour admirer la maison éclairée. « C'était la maison familiale, celle dans laquelle j'ai grandi. » dit-elle tout simplement. Alec comprendrait sans difficulté que c'était la dernière demeure de son paternel, car il n'ignorait pas que la venue d'Arya aux Hamptons était dû à sa mort. Elle en avait été beaucoup touchée, elle était désormais orpheline. Aucune famille à laquelle se raccrocher. Bien que la solitude lui allait, elle ne pouvait cacher que cela la pesait de temps en temps. « A quoi tu fais référence ? Au fait que tu aies été un homme marié ? Ou bien que tu aies une fille de cinq ans ? Ou le fait que tu m'aies caché tout ça et que tu m'aies prise pour une idiote ? » Son ton était sec et tranchant, bien que ce n'était pas son intention première. Elle soupira et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. « Je comprend, tu as voulu te protéger. Mais je ne sais pas comment je dois prendre tout ça. Ma tête me dit de fuir... » Mais mon coeur m'en empêche, pensa-t-elle. Sa voix s'était adoucie, son regard également, mais elle n'était pas prête à lui tomber dans les bras pour autant.

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Des réponses. Bien entendu qu’elle voulait des réponses a quoi s’attendait il d’autre après tout ? Son énumération d’interrogations le fit rire d’une manière tout à fait narquoise et moqueuse à la fois, cela ne lui ressemblait pas mais une certaine angoisse ne faisait qu’intriguer la situation. « Oh mais là liste des questions ne s’arrête pas ici ma belle, tu peux ajouter le fait que j’ai adopté une dizaine d’enfants, que je suis un garçon qui couche avec n’importe qui tant que nous y sommes après tout ! ». Il esquissa un rire jaune avant de lui lancer un clin d’œil et rigoler tout en secouant la tête. L’avoir prise pour une idiote demeurait sans doute la dernière chose qu’il avait à l’esprit. C’était réellement mal le connaitre, il était peut être joueur, sociable et téméraire mais loin d’être un garçon facile n’ayant que le profit de bas étage à l’esprit. Il était l’homme d’une seule et unique femme et depuis son divorce aucune histoire de cœur n’avait refait surface dans son existence, jusqu’à ce voyage à Paris, jusqu’à ce qu’il ne la rencontre, elle. Elle c’était tout un élément, tout un sujet qui le faisait douter de ces décisions depuis sa rencontre. De nouveau il pouvait entrevoir son expression faciale et ces petites grimaces de gênes, des habitudes dont il avait toujours le souvenir et qui n’avaient pas changées depuis. Alec reporta son attention sur Arya, tout en laissant un léger silence planer sur la conversation qu’ils avaient actuellement. En la toisant de cette manière, il se souvint des paroles de sa fille qui ne cessait de lui dire combien elle était jolie, combien elle avait du talent et combien elle aimerait davantage la connaitre. « Si je t’avais pris pour une idiote jamais je n’aurais passé autant de toi avec toi, ce n’est pas mon genre Arya et tu le sais. ». Avait il poursuivit avec une voix lointaine et calme en rompant le silence qu’il avait imposé de manière tout à fait naturelle. Il savait très bien que la belle prendrait ses distances avec lui et il ne le comprenait que trop bien pour avoir été hésitant à son tour quelques semaines auparavant. Alec se souvient l’expression de son regard lorsqu’elle avait découvert qu’une fillette de cinq années était en sa présence, une expression de trahison, de colère et de tristesse l’avait marquée. La ressemblance entre Julia et lui-même demeurait bien trop frappante pour ne pas comprendre la situation. A ce moment précis, il c’était maudit d’avoir de nouveau croisé le chemin d’Arya mais quelque part c’était peut être un signe du destin ? Le destin était un élément bien joueur, bien hasardeux et ne cessait de se moquer de la race humaine quelques fois. Sa connaissance de Paris c’était révélée être un véritable coup du sort comme l’un comme pour l’autre au final mais que dire de plus ? Il y avait tellement à dire en toute réalité. Un leurre, une véritable histoire, un lien implicitement fort, une convergence qui vous dictez une voie de divergences pour vous éloignez l’un de l’autre ? Réel ou pas réel ? Arya n’avait pas finit sa phrase mais elle entendit sa voix s’adoucir comme si elle réfléchissait tout à la fois. Doucement, l’ange rigolard s’approcha d’elle en déposant sa main à l’endroit où le muscle primaire du cœur ne cessait de battre, et souffla d’une voix peu audible. « La raison n’écoute pas souvent ce que désire notre tête … mais qu’est ce qu’il te dit lui. ». Lui dit il en désignant son cœur d’un léger signe de tête avant de reporter son regard sur le sien. Il savait que rien n’était gagné, mais s’il pouvait au moins rétablir un contact même bref alors rien ne serait perdu.

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Arya se vexa à la remarque du jeune homme. Elle se vexait très souvent, elle était un être extrêmement susceptible. Elle venait de pointer du doigt qu'il l'avait prise pour une idiote, et sa réponse ne faisait que confirmer ses idées. Quelque part, elle savait qu'elle exagérait un peu, mais comment devait-elle réagir ? Il lui avait caché une partie de son histoire, et une grosse partie. Même si leur histoire n'avait duré l'espace que de quelques jours, peut-être quelques semaines, elle avait fait un gros effort sur elle-même pour le laisser entrer dans sa vie. Elle ne donnait pas sa confiance à n'importe qui, et aujourd'hui elle se sentait trahie. Tout était allé très vite avec Alec, aussi bien l'avancée de leur relation que l'évolution de leurs sentiments respectifs. Si elle avait eu tous les facteurs en main, elle ne se serait probablement pas autant précipitée. Ou peut-être que si. Elle n'en savait rien, elle était complètement perdue. « Ba peut-être, qu'est-ce que j'en sais ? Tu as bien couché avec moi à Paris alors qu'on ne se connaissait pas plus que ça. » Ils se connaissaient bien, au contraire. Ils avaient appris à se connaître très vite, mais si on y réfléchissait, ce n'était pas le cas. Ils n'avaient pas construit une relation solide sur quelques mois, ni quelques années. En apprenant qu'il était père, Arya avait eu l'impression de ne pas le connaître du tout, d'avoir face à elle un inconnu, un autre homme. Ca lui avait fait mal. Elle le regarda en fronçant les sourcils, et en croisant ses bras sur sa poitrine une nouvelle fois. Elle ne savait pas quoi répondre. Elle le croyait, au fond d'elle-même. Elle ne doutait pas de lui une seule seconde. Mais elle essayait de trouver des arguments pour le contrer, pour lui faire voir qu'il était le seul fautif dans l'histoire. Et il l'était, d'une certaine manière. Seulement, elle aurait pu laisser la tempête passer et faire comme si de rien était. A la place, elle voulait juste le serrer dans ses bras ou goûter à nouveau à ses lèvres qui lui manquaient tant. Mais elle n'en fit rien. Lorsqu'Alec établit un contact physique avec elle, Arya se sentit trembler, son coeur tambourinant contre sa poitrine. Elle était à deux doigts de lui tomber dans les bras, mais elle ne devait pas. Elle devait se montrer forte et respecter ses principes. Elle se racla la gorge et recula d'un pas. « Tu veux venir boire un verre ? » Lorsqu'il hocha la tête, elle se mit à marcher en direction de la maison, en avance sur lui. Lorsqu'elle arriva, elle le laissa s'installer sur les fauteuils disposés sur la terrasse et alla dans la cuisine pour préparer deux verres de vin. Elle les ramena après quelques minutes et s'installa aux côtés d'Alec après lui en avoir tendu un. « Alors, qu'est-ce qui te tient éveillé à cette heure-ci ? » demanda-t-elle, intriguée. Quelque part, elle espérait qu'il n'arrive pas à dormir parce qu'elle occupait son esprit. Tout comme elle s'était réveillée parce qu'il la hantait dans ses rêves.

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La remarque de la brunette n’était pas une surprise, il s’attendait a ce qu’elle rebondisse ainsi le prenant très mal au passage. Cet échange relevait d’une dispute enfantine mais pourtant emprunt d’une réalité teinté de vérité. Lorsqu’il avait rencontrée la belle dans la capitale française, Alec ne c’était pas réellement attendu à tomber sur une histoire qui prendrait naissance d’une manière implicite et pourtant si véridique. Depuis son divorce avec Romane, sa vision de l’existence avait quelque peu changé sur le plan des histoires de cœurs, ou des histoires toutes courtes. Il y avait rien à en dire, et surtout rien à en redire. Il bossait dans un domaine qui lui plaisait, il avait une petite fille en bonne santé, des camarades certains sur lesquels compter, mais il y avait toujours un mais. Ce mais en question faisait souvent référence à la belle interprète qui semblait comprendre la moindre de ses pensées ou encore de ses gestes, ce qui lors de leur séjour à Paris avait eu le don de le faire rire d’une manière narquoise et moqueuse en tout bien tout honneur bien évidement. En lui accordant désormais une œillade beaucoup plus furtive qu’auparavant, le Branwell comprit tout de suite qu’elle cherchait la fuite du contact en sa présence, et que ses propos l’accompagnés de pair. Seulement il ne pouvait pas lui en vouloir de se protéger et de prendre les devants pour éviter une souffrance. Après tout il avait à peu de choses près la même action en ne lui mentionnant pas l’existence de Julia. Alec avait toujours la main posée sur sa poitrine lorsqu’Arya se décida a reprendre la parole et reculer d’un pas tout en lui demandant s’il désirait venir boire un verre. Outch ! Un premier vent d’ignorance à sa question mais préférant mettre la préférence sur l’expression rien ne s’est passé, il se contenta d’hocher la tête toujours ce bon vieux rire ironique sur les lèvres. La terrasse de la main familiale de la jeune femme était sobre et coquette à la fois, et le vent tardif du soir demeurait plaisant. S’installant sur l’un des sièges, il déposa ses bras sur les accoudoirs l’esprit tourné vers des horizons sombres du soir. La voix de la brunette le tira de sa songerie passagère, alors qu’elle lui tendait un verre de vin tout en s’installant à son coté. Son interrogation laissait présagé une légère curiosité qui n’échappa guère à l’ange rigolard, a croire que son coté philosophe faisait de nouveau surface. L’intrigue était de circonstance alors pourquoi ne pas en jouer un peu après tout c’était le désir d’Arya, sa décision. « Cela dépend, tu préfères la vérité ou alors une réponse déjà toute faite ? ». Lui dit il en la considérant d’une expression lointaine et lourde de signification à la fois. Il porta son verre à ses lèvres et but quelques gorgées, cette boisson lui remettant en mémoire quelques soirées passées en compagnie de sa voisine. Lui dire qu’il avait du mal à trouver le sommeil à cause d’elle ne serait pas tout à fait mentir, car ce qui manquait à sa fatigue réparatrice était le souvenir de l’avoir dans ses bras, et l’incertitude de leur relation. Une relation ambiguë mais dont les sentiments demeuraient vivaces et présents réciproquement parlant. « Je ne pense pas qu’il soit utile de te dire la véritable raison, tu le sais déjà. ». Poursuivit il d’une voix plus calme tout en déposant le verre sur la petite table qui lui faisait face. Le professeur en littérature qui dominait en lui savait tout un tas de choses sur les mouvements de pensées, les manières dont tourne le monde au-delà des paroles mais rien n’était aussi simple lorsque cela vous concernez. « Du moins je pourrais te le dire mais je ne pense pas que tu as envie de l’entendre. ». Après tout elle lui faisait clairement comprendre, et Alec n’allait pas insister pour la pousser dans ses retranchements elle était déjà assez sur la défensive avec lui.

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Si Arya écoutait son coeur, et seulement lui, elle lui serait tombée dans les bras. Il la rendait complètement folle, elle perdait l'esprit avec lui. Et pourtant, une partie d'elle reprenait toujours le contrôle, parfois pour être froide et distante pour mieux se protéger. C'était une technique qu'elle avait appris très tôt et qu'elle avait perfectionné pendant des années. Elle avait un passé difficile, un passé que personne ne connaissait et qu'elle ne voulait révélé à personne. Elle en voulait à Alec de lui avoir caché le fait qu'il avait une fille, mais au fond elle n'était pas mieux. C'était ce passé aussi qui l'empêchait de se donner corps et âmes dans cette relation, à toujours imaginer les scénarios les plus pessimistes. Elle ne pouvait pas se laisser aller à des sentiments frivoles. Elle ne voulait pas tomber amoureuse, elle avait enfin sa liberté et c'était tout ce dont elle avait rêvé pendant des années. Mais à force de se retenir vis-à-vis de ses sentiments pour Alec, ne devenait-elle pas sa propre prisonnière ? Se reculant pour ne pas avoir à faire au contact physique avec le jeune homme, et ignorant totalement ses paroles, elle l'invita à se poser chez elle pour boire un verre. Après quelques minutes passée seule dans la cuisine à se demander ce qu'elle faisait, elle revint sur la terrasse pour y rejoindre le beau brun et lui tendre un verre de vin. Après s'être installée confortablement, elle but une puis deux gorgées, avant de reporter son regard marron sur celui d'un bleu azuréen d'Alec. Elle aurait pu s'y perdre. Arya resta silencieuse pendant quelques minutes, se demandant comment prendre une telle réponse. Tout était si bizarre, si tendu entre eux. Lorsqu'ils avaient passé quelques jours ensemble à Paris, tout était facile. Ils rigolaient et appréciaient le temps qu'ils avaient tous les deux. Cette nuit partagée avait été la suite logique des événements pour conclure cette histoire. Et aujourd'hui, avec tous les mensonges qui venaient se révéler, leur relation avait changé du tout au tout. Les sentiments étaient toujours là, peut-être même plus intenses. Arya n'avait pas ressenti cela depuis un long moment, et ça lui faisait peur. En même temps, n'est-ce pas ce sentiment de peur et de joie intense vers un autre être qui fait la vie ? La jeune traductrice ne savait pas encore si elle aimait ça ou non. Tout était tellement confus, elle était complètement perdue. « Tu as raison. » répondit-elle enfin, jugeant que c'était la réponse la plus sûre qu'elle pourrait donner. Malgré la période de l'année, les nuits pouvaient se montrer fraîche, et bien que le vent avait été agréable jusque-là, la tenue en soie de la demoiselle ne lui tenait plus vraiment chaud. Elle s'absenta quelques secondes pour aller chercher une couverture qu'elle entoura autour de ses épaules. Lorsqu'elle vit qu'Alec frissonna à son tour, elle se releva de sa chaise et alla s'asseoir à côté de lui, le fauteuil étant assez large pour accueillir deux personnes. Elle passa son bras autour de ses épaules afin de partager la couverture avec lui. Pliant ses genoux et relevant les jambes sur le canapé, Arya tourna la tête pour se retrouver extrêmement proche de celle du jeune homme. « J'ai rêvé de toi. Je ne sais pas de quoi, ni pourquoi, mais ce que je sais c'est que tu étais avec moi, dans mes pensées. » Elle soupira légèrement, baissant la tête. « Tout serait tellement plus facile si je ne ressentais pas ce que je ressens. J'essaye de ne plus penser à toi, mais je n'y arrive pas. »

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Son séjour à Paris avait pris une autre direction depuis sa rencontre avec la jeune Fawkes, il avait pris une envergure réelle qui c’était imposé à lui, puis a eux d’une manière déroutante et agréable tout à la fois. C’était une marque emprunt de douceur, d’échange et d’intimité réciproque comme des gestes et des mots qui ne trouveraient jamais de réponses au-delà de leurs regards l’un envers l’autre. L’un envers l’autre il y avait un message d’amour, l’un envers l’autre il avait une confiance implicite emplit de témérité et de saveur où le doute n’avait aucunement sa place et pourtant l’un envers l’autre il y avait des peurs, des pertes de libertés qu’ils avaient acquis jusque là. Alec comprenait très bien le ressenti de trahison qu’elle éprouvait à son égard après tout lui en possédait également, qui n’en avait pas après tout ? Il n’était pas blanc comme neige loin de là, mais il était une personne sincère lorsqu’il s’agissait de sentiments cela un bon nombre des membres de son entourage pourrait en témoigner. Alors qu’elle lui confiait qu’il avait raison d’une manière courte et courtoise, le brun aux nombreux reflets de jais se contenta d’hocher lentement la tête avant de reporter son attention sur le bord de mer, une vision à la fois reposante et silencieuse qui éclairait quelques peu ses idées et l’empêchait de la prendre dans ses bras pour la rassurer mais également pour lui-même. Elle partit le temps d’un laps de secondes en revenant avec une couverture pour la draper sur ses épaules. Le temps était emprunt d’une fraicheur plus humide et froide que d’ordinaire. Lorsqu’elle revint elle s’installa à son coté en passant une main autour de son épaule pour lui offrir de partager un peu de chaleur. Alec se rapprocha tandis que la brune repliait ses genoux au plus près d’elle. Arya lui confia en toute sincérité et pudeur la teneur de ses pensées et de son manque de son sommeil qui traduisait d’une certaine manière ses sentiments actuels. Comme lui, elle demeurait en éternel conflit perpétuel avec elle-même et ni plus ni moins la situation était compliquée. La tête baissée la jeune femme saisit de nouveau le silence. « Je pense tous les jours à toi aussi. Ce n’est pas facile, ce n’est pas non plus totalement compliqué mais c’était dur de ne plus te voir. D’autant plus avec Julia qui ne cesse de vanter tes louanges sur un tas de domaines même si elle ne t’a vu que quelques fois. ». Lui avait dit il en scrutant l’horizon d’un regard apaisé et d’un sourire légèrement amusé qui apparaissait sur son visage. Dès lors comme par un geste naturel qu’il avait souvent eu lors de leur voyage à Paris, elle caressa avec tendresse et précaution les cheveux lisses de son interlocutrice. « Cesser de t’avoir à l’esprit est impossible ma belle, mais je comprend que tu m’en veuilles tu es dans ton droit et je n’irai jamais contre tes volontés. ». Avait il reprit en tournant sa tête vers elle alors qu’ils étaient tous les deux au plus proches l’un de l’autre. Alec la considéra d’un sourire mince et mystérieux avant de lui relever le visage à l’aide de l’une de ses mains. « En attendait fais moi une faveur et tente de dormir c’est pas bon de ne pas dormir pour une traductrice. ». Il riait avec une légère moquerie et une attention soucieuse. Il déposa un baiser sur son front et se leva avant de ne plus pouvoir faire marche arrière. Cette femme avait le don de le priver d’une certaine liberté même si elle était agréable et nécessaire à son sourire.

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Arya n'avait jamais ressenti de sentiments aussi contradictoires. Elle ne s'était jamais privée, elle avait, à une époque, était amoureuse de l'amour. Seulement, les temps changent et les événements dramatiques viennent à la suite l'un de l'autre. Aujourd'hui, la seule chose qu'elle souhaitait était de conserver sa liberté fraîchement retrouvée, bien que vivant dans une peur constante dont personne ne connaissait la réelle nature. Et pourtant, elle voulait Alec. Elle le désirait de tout son être, et elle détestait l'emprise qu'il avait sur elle. Elle avait réussi jusque-là à résister à ses pulsions, mais pourrait-elle encore tenir longtemps ? Plus le temps s'écoulait, et plus elle tombait doucement mais sûrement amoureuse de lui. Et pourtant, elle aurait voulu le détester. Ca aurait été beaucoup plus simple. Alors qu'elle se trouvait presque collée à lui et malgré un calme apparent, elle bouillonnait de l'intérieur. Elle se sentait trembler, et son coeur tambourinait contre sa poitrine, ses pulsations allant de plus en plus vite à mesure que les secondes s'écoulaient et que le rapprochement se faisait plus intense. Elle ne put s'empêcher de lâcher un très léger rire à la remarque d'Alec. « Julia est géniale, tu as vraiment de la chance de l'avoir. » Elle se pinça les lèvres, hésitante sur les paroles qui allaient suivre. Elle n'était pas sûre de la réaction du beau brun, mais elle n'avait jamais été du genre à garder ses pensées pour elle. « Je me disais que ça serait bien que je passe du temps avec elle... J'ai besoin d'accepter tout ça, et ça va être un long processus. Mais Julia est une gamine vraiment géniale, et me lier avec elle serait une bonne chose. Sauf si tu ne le préfères pas, bien sûr. Après tout, tu m'as caché son existence, il y a une raison... » Arya soupira, rabattant une mèche de cheveux derrière son oreille. C'est alors que la main d'Alec rejoignit la sienne sur sa chevelure chocolat. Elle plongea ses yeux dans les siens, déviant rapidement le regard pour ne pas succomber. « Je t'en veux, oui. Mais je comprend aussi. Je ne sais pas vraiment comment me positionner dans tout ça. » Elle roula les yeux à sa dernière remarque, en esquissant un sourire. Il était impossible de lui en vouloir alors qu'il se comportait de cette manière avec elle. « Oh, je n'ai pas besoin de sommeil, on sait tous les deux que je maîtrise le français comme personne. » Lors de leur rencontre à Paris, ils avaient discuté en français, ce qui avait rendu la situation beaucoup plus sexy. Arya était passionnée des langues, elle était polyglotte et très douée dans son métier. Elle n'était pas du genre vantarde, mais elle n'aimait pas non plus la fausse modestie. Il fallait bien reconnaître les fait. Elle tressaillit au baiser d'Alec sur son front, et posa ses yeux sur son dos alors qu'il s'était levé. Lâchant la couverture pour se lever, elle se frotta légèrement les bras pour se réchauffer, tout en les laissant croiser sur sa poitrine. « Si tu préfères partir, alors pars... C'était une idée stupide de t'appeler, j'aurais dû te laisser tranquille. » Il se retourna enfin vers elle, et un silence s'imposa alors qu'ils se dévoraient du regard. Et, laissant tomber sa garde, Arya s'avança pour déposer ses lèvres sur les siennes.

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La dispersion des mots, la signification de chacun d’entre eux. Alec arrivait à déchiffrer souvent ce qui ne sautait en évidence aux yeux et cela se traduisait le plus souvent vers la parole. Les actes manqués étaient quelques fois ce qui caractérisait le plus un être humain et ainsi on pouvait cerner certaines de ses envies, mais aussi ce qu’il pense dans le fond. Avec Arya il avait été inutile de le faire puisqu’il était parvenue à la cerner puis à la comprendre et leur relation n’avait fait que grandir. Un peu trop vite, et un manque de temps. Un peu trop vite et avec une espérance de pouvoir se revoir. En lui parlant de sa fille, le brun aux reflets de jais ne fut pas surpris face aux remarques affectueuses et sincère de la belle qui souriait à l’évocation de la petite fillette qu’elle n’avait alors aperçu que quelques fois. Et pourtant une certaine complicité entre elles ne demandait qu’a s’épanouir au fil du temps. « Pour beaucoup de personnes les enfants sont un frein dans une relation et lorsque j’ai fais ta connaissance je sortais de mon divorce. Julia est la personne la plus importante à mes yeux … La raison est en effet une simple protection je ne voulais la mêler à ça et je pensais encore moins que cette relation irait au-delà de ce que l’on c’était fixé tous les deux. ». C’est vrai. Leur relation avait dépassée toutes les limites qu’il c’était lui-même érigé tout autour de lui et à en juger par le comportement de la jolie brunette, c’était également la même chose de son coté. Toujours assis aux cotés de la jeune femme, le Branwell soupira légèrement mais sans grand bruit pour tenter de prendre du recul. Se tenir auprès d’Arya sans le moindre contact était réellement plus dire qu’il l’imaginait. Lorsqu’il l’avait revu pour la première fois aux Hamptons, il pensait qu’il faisait erreur sur sa personne, mais ce regard intense et cette expression douce et espiègle qui la caractérisait tant ne pouvait le mettre en défaut de tous les souvenirs qu’il avait en tête la concernant. « Ce week end elle sera à la maison, donc si tu es partante ça nous ferait plaisir de t’avoir à la maison ? ». Cette interrogation reflétait en effet le désire des deux membres de la famille Branwell, et il esquissa un maigre sourire lorsqu’il se remit à l’esprit la demande de Julia. Cette dernière ne cessait de le supplier pour qu’il invite Arya à la maison. Désormais il avait lancé l’idée de l’invitation et tout ce qu’il pouvait faire c’était attendre une réponse de la part de la concernée. Puis comme pour ne pas le changer, Alec fit une remarque sur son manque de sommeil mais bien entendu la réaction de sa voisine demeurait toujours égale à elle-même. « Oh mais je n’en doute pas que tu sois la meilleure … ». Lui intima-t-il d’un regard légèrement moqueur mais doux à la fois. Arya était douée dans ce domaine et leur premier échange en français c’était révélé plutôt concluant et séduisant. Alec finit par se lever car il devait rentrer avant que le cœur obéisse à des pulsions. Se maitriser auprès d’Arya était quelque chose de compliqué. Désirer une personne de tout son être, l’aimer d’une manière grandissante à chaque rencontre, vouloir mettre en évidence ce lien si fort entre parenthèse demandait beaucoup surtout en cette heure de la nuit où il se trouvait très proche de sa personne. Il lui tournait le dos lorsque son affirmation bien qu’hésitante franchit le bout de ses lèvres. Alec se retourna emprunt d’une expression faciale impassible et un silence s’introduit dans la conversation. Leurs regards se mêlèrent, se toisèrent avant que la brune ne se dirige droit vers lui pour déposer ses lèvres sur les siennes. Agréablement surpris serait le terme juste au mouvement d’Arya envers lui, mais elle semblait avoir baisser sa garde … Il ne voulait pas profiter de la situation pour qu’elle regrette ensuite mais c’était plus fort que lui. Il prolongea son baiser avec tendresse et une légère intensité se dégagea de son étreinte. Passant une main derrière la nuque de la jeune femme, Alec l’embrassa une seconde fois avant d’y mettre un terme à contrecœur pour déposer son front contre le sien. « Partir n’est pas vraiment ce que je veux mais ce que nous venons de faire était l’une des raisons. ». Lui murmura-t-il tout en lui caressant doucement la joue et en rigolant d’un rictus qui lui convenait plutôt bien. Il ne voulait pas la forcer à quoi que ce soit, il préférait que cela vienne d’elle et c’était une décision qu’elle avait prise.

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Il avait totalement raison. Leur relation avait pris une ampleur à laquelle aucun des deux n'avait été préparé. Leur histoire était censée être brève, sans aucun sentiment sérieux. Deux étrangers qui s'étaient rencontrés dans un pays qui leur tenait à coeur, qui avait apprécié passer du temps ensemble, et c'était tout. Des amis, peut-être un peu plus avec la nuit qu'ils avaient passé ensemble. Ils n'étaient pas censés se revoir, ils étaient censés continuer leur vie comme ils l'avaient laissée. Mais le destin en avait voulu autrement, et leurs coeurs également. Arya n'avait cessé de penser à Alec les jours suivants, ce qui s'était révélé extrêmement perturbant. Elle n'avait pas pensé une seconde qu'elle pourrait le revoir, et pourtant elle l'avait espéré si fort que c'était devenu réalité. Bien évidemment, elle aurait voulu que ça se passe autrement, qu'elle ne soit pas mise au courant de la situation familiale du jeune homme, qui avait remis en question tous les sentiments qu'elle pouvait éprouver pour lui. Elle avait été prête à abandonner tous ses principes pour tenter l'aventure à ses côtés, mais l'arrivée de sa fille avait tout changé, et elle s'était rendue compte qu'elle n'était pas prête. Pas prête à entamer une nouvelle relation, pas prête à lui faire subir tout son passé. Car le jour où elle se remettrait un homme, ce serait avec quelqu'un qui lui fait perdre la tête et avec qui elle ne pourrait pas s'imaginer vivre sans. Alec était l'homme qui se rapprochait le plus de cette description, mais elle ne pouvait pas lui faire ça. Elle n'était pas la seule en jeu. Elle avait un lourd passé, et elle risquait d'embarquer Alec avec elle si elle ne s'éloignait pas très vite de lui. Seulement, elle était incapable de prendre une telle décision, elle était tout simplement folle de lui. « Ca me ferait plaisir. Ce serait une belle occasion. » se contenta-t-elle de répondre en hochant légèrement la tête, un sourire sur ses lèvres. Elle était contente à la perspective de passer du temps avec la petite fille, mais surtout sachant qu'Alec aussi serait là. C'était évident, mais s'il l'invitait de cette façon, c'est que lui aussi voulait passer du temps avec elle, non ? Depuis leurs retrouvailles, ils s'étaient beaucoup évités, bien que certaines situations n'en laissaient pas la possibilité. Ce soir, Arya se demandait si elle n'aurait pas mieux fait de faire la même chose que quelques semaines auparavant. Elle aurait dû le laisser se balader sur la plage sans l'interpeller, le laisser seul avec ses pensées. Ca lui aurait fait du bien, et à lui aussi. Ils n'avaient pas besoin de se torturer à rester à quelques centimètres l'un de l'autre sans pouvoir se toucher. Ils le pouvaient s'ils le voulaient. Mais ils étaient tous les deux sur la défensive, apeurés par ce qu'ils pouvaient ressentir. Ils s'en empêchaient tous les deux, de tomber l'un dans les bras de l'autre. Ca aurait été tellement facile d'abandonner et de se laisser aller. Un pas, un regard, et ils étaient capables de se sauter dessus. Et après un court silence, c'est la jeune femme qui fit le premier pas, s'approchant de lui et plaquant ses lèvres sur les siennes sans lui laisser le temps de comprendre ce qui allait se passer. Elle profita de ce baiser qu'il lui redonna, passant ses mains dans sa nuque puis dans ses cheveux, se collant de plus en plus à lui alors qu'il la serrait contre lui. Mais après quelques secondes à ne plus penser à rien, Alec se détacha d'elle, mettant une fin forcée à leur baiser. Arya s'essuya la bouche d'un revers de la main, essayant de reprendre son souffle calmement. Bien que le jeune homme semblait amusé par la situation, elle ne l'était pas du tout. Etait-il en train de la rejeter ? Recevant ses mots comme un coup de poignard dans le coeur, elle releva le regard vers lui sans montrer aucune émotion. « Alors pars, je ne te retiens pas. » C'était une bonne chose. Elle s'était laissée aller, elle avait baissé sa garde l'espace d'une seconde pour ressentir à nouveau ce qu'elle avait ressenti à Paris, et s'il avait continué, le tout aurait fini par dégénérer. Ce n'était pas pour rien s'ils n'avaient rien tenté depuis leurs retrouvailles. Elle ramassa les deux verres sur la table et rentra dans sa maison, sans se soucier des faits et gestes d'Alec. Elle alla dans la cuisine et posa les verres dans l'évier avant d'appuyer ses mains dessus, essayant de se remettre de ses émotions.

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Il demeurait bien lointain du rejet, et cette sensation de rejet se faisait clairement sentir chez le jeune femme qui pensait clairement que c’était le cas. Elle allait un peu vite en besogne où alors peut être c’était il mal exprimé en lui divulguant que leur baiser était l’une des causes qui le poussait à partir. Arya avait pris le contre pied de ces propos et lorsqu’elle quitta la terrasse pour rentrer à l’intérieur de son domicile, il leva les mains d’un impuissant tout en levant ses prunelles couleurs azur vers le ciel dont la couleur était bien plus éclairée par les étoiles. Signe sans nul doute qu’il n’était pas loin de la future heure matinale du lendemain. Il était certainement véridique que le baiser que la belle avait provoqué était l’une des raisons qu’il redoutait mais pas dans le mauvaise du terme bien au contraire. C’était tout ce qu’il lui fallait pour baisser également sa garde et aller plus vite qu’il ne le fallait alors qu’il désirait laisser le temps à la jeune femme pour se remettre de tout cela. En y pensant avec lui-même, le professeur de littérature passa une main dans sa tignasse de jais légèrement en bataille et soupira. Heureusement qu’il ne lui avait pas annoncé autre chose, elle aurait totalement finit par le haïr complètement et cela Alec ne voulait aucunement. Il n’avait rien révélé à personne et ce n’était pas maintenant qu’il allait le faire. Croisant les bras sur son torse, il se tourna légèrement vers le bord de la plage pour humer le parfum enivrant de la marée mélodieusement agitée. Un son redondant qui ne changerait jamais, il ne changerait jamais parce que c’était dans sa nature, dans l’ordre naturel des choses. Contrairement à ce son il pouvait faire une différence, et il ne comptait pas laisser Arya dans cette erreur d’interprétation. Rebroussant chemin vers l’entrée de la fenêtre où était passé la brunette un peu plus tôt, le Branwell suivit ses pas qui le menèrent droit à la vaste cuisine. Les bras appuyés contre le rebord de l’évier, elle semblait vouloir reprendre la constance d’elle-même, à croire que ses émotions la dominaient plus que prévu. « Tu es une bonne interprète d’ordinaire Arya, alors tente de lire entre les lignes pour une fois tu veux. ». Répliqua-t-il d’un timbre de voix à la fois calme et distant. La couvant d’une expression faciale qui en disait long il se contenta pourtant de réfléchir tout la détaillant dans son plus simple appareil. Elle était d’un charme qu’on ne croisait pas souvent, et son expression à la fois enfantine et mature par l’expérience amenait avec lui une certaine envie de la protéger. Elle lui tournait toujours le dos, alors qu’il s’approchait d’elle pour passer ses mains autour de sa taille fine et chaleureuse. Alec déposa la dominait par sa grandeur ce qui lui permettait de déposait sans grand appui son menton sur le sommet de sa tête. « Tu penses que je te rejette et bien tu fais erreur. C’est seulement que ce baiser était une raison pour moi de me laisser dominer par mes émotions et de nouveau aller trop vite alors que tu désires prendre ton temps. ». La brusquer n’était pas dans ses attentions premières bien au contraire. Il désirait qu’elle prenne son temps, qu’elle trouve ses marques auprès de lui comme dans l’existence de Julia car après tout elle n’était pas comme tout le monde, elle était une exception parmi les énigmes difficiles à résoudre et il avait résolu son mystère à l’instant même où il avait posé les yeux sur elle à Paris.

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Un instant seul dans la cuisine ne le fit pas la moindre mal. Trop d'émotions s'étaient bousculées en elle en un laps de temps trop court, et elle n'arrivait plus à gérer. Prenant appui sur l'évier, la jeune femme baissa la tête et ferma les yeux, essayant de mettre de l'ordre dans ses pensées. Mais comment était-ce possible alors que son coeur battait à mille à l'heure ? Elle n'arrivait pas à réfléchir, et l'entrée d'Alec dans la cuisine n'allait pas arranger les choses. Elle ne prit pas la peine de se retourner pour voir son visage, elle ne savait que trop bien l'effet que cela aurait sur elle. Elle se contenta d'apprécier le silence, puis d'écouter ses paroles lorsque ses dernières lui parvinrent enfin aux oreilles. Elle soupira, si doucement que ce n'était même pas sûr que le jeune homme l'eut entendu. Peut-être avait-il vu son dos s'affaisser, elle n'en savait rien et elle s'en fichait. Qu'il pense ce qu'il veux. Quant à elle, elle devait apprendre à ne plus penser, cette histoire était en train de la rendre dingue. Le silence qu'Alec installa une nouvelle fois la laissa sans indice sur la suite des événements. A dire vrai, elle ne savait même pas s'il était encore dan la pièce avec elle. Soudain, ses bras l'encerclèrent et elle se sentit tressaillir. Chaque contact physique avec lui lui faisait perdre les pédales, sans qu'elle ne puisse expliquer pourquoi. Pourquoi fallait-il qu'il lui fasse autant d'effet ? Elle ferma les yeux, essayant de retrouver une respiration régulière. Tout en le faisant, elle glissa ses bras sur ceux d'Alec, suivant leur trajectoire. Elle resta ainsi quelques secondes, appréciant cette étreinte avant de se retourner. Ils étaient à un moment crucial, elle ne pouvait prétendre que tout cela ne l'atteignait pas, qu'elle était indifférente à son charme. Car malgré que cela était évident, elle n'avait jamais réellement dit à haute voix tout ce qu'elle ressentait. « Ce n'est pas que je veux prendre mon temps. Je viens de retrouver ma liberté, et je ne veux pas dépendre d'un homme. Mais malgré tout, c'est le cas. Que je le veuille ou non, tu me rends complètement dingue Alec. » Elle prit une profonde inspiration et glissa ses mains sur les joues du jeune homme, plongeant son regard dans le sien. « Je serais plus un fardeau qu'autre chose pour toi. Tu ne veux pas de ça, crois-moi. Et j'ai envie de fuir, pas pour moi mais pour toi. Seulement, j'en suis incapable. C'est trop tard. » Elle secoua la tête comme exaspérée par elle-même, avant de se mettre sur la pointe des pieds et d'encercler le cou du jeune homme de ses bras, se blottissant contre lui. Elle avait besoin de le sentir près d'elle, de sentir qu'elle n'était pas seule. Elle avait besoin de lui, tout simplement. Que ça lui plaise ou non.

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Tourner la page, c’était ouvrir une nouvelle porte. Et ouvrir une nouvelle porte, c’était de pendre le risque d’avancer ensemble dans les bons comme dans les mauvais moments. Vivre une nouvelle expérience d’une existence, c’était aussi écrire un nouveau chapitre et ce dernier aurait toutes les valeurs certaines et sincères pour qu’il avance les yeux fermés. Il la tenait tout contre lui, tout comme leur dernière soirée qu’ils avaient passés en compagnie l’un de l’autre. A cette époque, Alec la tenait tendrement dans ses bras sans savoir ce qui allait advenir dans un futur proche car à ce moment précis, il ne songeait qu’à chaque jour qui défilait avec elle. Il connaissait certaines bribes de son passé, alors qu’elle ignorait tout du sien en particulier l’existence du pilier le plus important de sa vie en la personne qu’était Julia. En songeant à sa fille de cinq ans, il esquissa un sourire malicieux et affectueux avant de sentir les mains douces et chaudes d’Arya qui longeaient ses bras. Ce geste le fit alors sortir de sa rêverie, tandis qu’ils restèrent quelques instants dans un silence appréciable et recherché depuis bien longtemps. Puis la belle rompit cette quiétude naissante en laissant son aveu dépasser ses lèvres. Jusque là, le Branwell n’avait jamais eu l’occasion d’entendre le fond de sa pensée propre si ce n’était pour l’entendre lui dire qu’il lui avait cachée une partie de sa vie afin d’éviter de mettre Julia dans la balance. Pensée ridicule peut être mais qui avait été automatique sur le moment. Leur relation raisonnait à double tranchant telle une attirance qu’ils ne pouvaient aucunement contrôler, un désire ardent de rester ensemble mais aussi une ombre de réticences qui leur était respective. Dépendre l’un de l’autre c’était aussi peut être le seul moyen de vivre au gré de sensation qu’ils n’avaient jamais encore connues tous les deux ? Il pouvait sentir le contact de sa main brulante contre sa joue, pourtant cette dernière agissait comme une once de bien être et de sécurité. Alec ne savait pas ce qui pouvait autant la toucher par delà son passé et pour le coup sa première pensée ne fut pas de l’interroger là-dessus mais simplement de la prendre dans ses bras pour la sentir contre lui et savoir que jamais il ne perdrait plus personne surtout pas elle. Arya se serra davantage contre lui alors qu’il glissait ses mains autour de son corps pour lui caresser le dos comme pour apaiser ses doutes. « Il me semble que ce genre de question nécessite juste une réponse de ma part Arya. Tu ne seras jamais un fardeau quoi que tu dises, quoi tu fasses ou encore quoi tu ais fait par le passé. ». Lui avait il glissait à l’oreille tout en lui relevant doucement le menton à l’aide de sa mai et de lui caressa à son tour la joue. Il la couva du regard un petit moment avant d’encrer son regard dans le sien et de laisser un rictus de rire moquer s’étirait sur son visage d’ange rigolard. « Tu n’es pas la seule à être dingue, crois moi. ». Lui lança-t-il tout en la considérant d’un léger clin d’œil amusé avant de venir doucement chercher ses lèvres et de la serrer contre lui. Elle ne serait jamais seule, elle pourra toujours compter sur lui et cela il était près à le lui faire comprendre de son bon vouloir ou non. Alec entrelaça naturellement ses doigts aux siens, avant de la serrer de nouveau dans une étreinte sécurisante, et emplit d’émotions qu’il avait laissé derrière lui.

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Il suffisait d'une personne pour que tout votre monde change, que vos idéaux soient brisés et que les décisions que vous aviez prises soient remises en questions. Sans l'entrée d'Alec dans sa vie, Arya serait beaucoup plus sereine. Peut-être moins heureuse, certes, mais en sécurité. Tandis qu'une part d'elle voulait embrasser cette nouvelle relation, se laisser aller dans les bras de l'être aimé, l'autre part était angoissée, apeurée. On pourra lui dire que c'est normal, que ça fait partie d'une relation, mais pas dans ce cas-là. Ce qui la retenait en arrière n'était autre que son passé, un passé terrifiant qui les mettait tous les deux en danger si elle décidait de baisser sa garde et de laisser ses sentiments vagabonder librement. Elle fut la première à briser le silence, un silence qui s'était imposé de lui-même et qui était le bienvenu. Les mots d'Alec étaient censés la rassurer, mais ce ne fut pas le cas. Il devrait l'écouter, il devrait fuir tant qu'il en était encore temps. Mais il ne le ferait pas, même si elle lui disait tout ce qu'il s'était passé dans sa vie. Il était préférable qu'il ne sache rien, et elle n'était de toute façon pas prête à en parler. Elle le blâmait de ne pas avoir parlé de sa fille, mais que faisait-elle ? Elle aussi avait des secrets, un en particulier qui avait sa place dans leur relation, si relation il y avait. Elle apprécia le goût de ses lèvres, alors qu'elle passait ses mains derrière son cou, le serrant un peu plus contre elle. « Me voilà rassurée. » murmura-t-elle dans un léger rictus, avant de le prendre dans ses bras. Elle aurait pu rester ainsi toute sa vie. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas senti le corps d'Alec contre le sien, laissé sa chaleur humaine l'envahir. Elle en avait eu envie depuis le jour où elle l'avait retrouvé, mais toutes les révélations l'en avaient empêchée. Aujourd'hui, elle ne voulait plus réfléchir, elle voulait juste se laisser aller. Rien que pour une nuit, le temps de savoir qu'elle n'était plus seule. Si ce n'était qu'une illusion qui disparaîtrait le lendemain, alors ainsi soit-il. Elle n'aurait aucun regret. « Je ne veux pas que tu partes. » avoua-t-elle au creux de son oreille. Elle ignorait s'il avait des obligations. Il était un père célibataire, peut-être devrait-il rentrer chez lui. Mais s'il était sorti en premier lieu, c'est que rien ne le retenait chez lui, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, la jeune femme glissa sa main dans celle d'Alec. « Viens. » Elle l'entraîna avec elle dans les escaliers qu'elle monta doucement, avant d'entrer dans sa chambre. Sur le seuil de la porte, elle l'embrassa une nouvelle fois, avant d'aller s'allonger sur le lit, attendant qu'il la rejoigne. « Voilà ma chambre. » sourit-elle, un peu gênée. Elle avait l'habitude de penser qu'entrer dans la chambre de quelqu'un équivalait à partager son intimité. Lorsqu'Alec la rejoignit, Arya laissa ses bras l'entourer, et sa tête vint se poser sur son torse, avant de fermer les yeux, écoutant chaque pulsation de son coeur.

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En remontant au travers du passé, Alec c’était rendu compte que beaucoup de lourdeur, de rancœur mais aussi de douleur pouvait en ressortir. Lorsqu’il observait les différentes expressions de la jeune femme ou encore ses réactions il se doutait bien que quelque chose la tracassait. Cela l’effrayait même et par delà la réalité il ne voulait pas la questionner sur ce qui pouvait entraver à ce point sa vie. Le terme liberté avait toujours beaucoup pris d’importance dans sa bouche, cela pouvait même ressembler à une allégorie. A cette pensée, le professeur en littérature qu’il était se mit à rire en secoua doucement la tête. Plus rien n’allait droit dans son esprit, d’ailleurs en la présence d’Arya toute son attention demeurait chamboulée. La serrer contre son corps lui procurait une sensation de bien être totale, une sensation qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps si ce n’est la toute dernière fois qu’il l’avait vu sur la capitale française. Elle lui demandait de ne pas partir, et il n’en demandait pas davantage. Un peu plus tôt dans la soirée, Alec avait raccompagnée sa fille chez Romie car il ne l’avait pas de la semaine logiquement mais les deux parents s’arrangeaient toujours pour satisfaire tout et tout le monde. Julia était très présente dans la vie du brun et jamais il en changerait sa vie pour cela, elle était là et resterait inchangée au même titre que la présence d’Arya dans son existence. Lui prenant à son tour la main, ils montèrent à l’étage où Arya lui fit découvrir sa chambre à couchée. Un endroit intime qui lui ressemblait plutôt bien et qui demeurait à la fois apaisant et tranquille. La belle s’allongea sur le lit en lui accordant un petite sourire légèrement teinté de gêne. Il la considérant d’un regard taquin avant de venir la rejoindre pour la prendre dans ses bras, une étreinte emplit de tendresse à l’état pure. « Je t’aime Arya. ». Lui avait il dit doucement tout en lui caressant les cheveux puis le dos. Il ne savait pas comment elle prendrait ces mots, elle qui avait quelque réticences face à sa liberté mais il comprenait bien sa situation. Un silence peu négligeable s’installa entre eux, Alec l’apprécia plus qu’il ne l’aurait dû et cela le fit rire. Il bascula sur le coté et scruta ses prunelles de couleur chocolat avant de rétorquer. « J’en connais une qui sera ravit de faire plus connaissance avec toi. ». Bien sur, il s’agissait bel et bien de la fillette des Branwell qui ne cessait de vanter les louanges de la belle européenne. Alec vint de nouveau chercher ses lèvres tout en lui caressant les cheveux.

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Je t'aime Arya. Ces mots, elle les avait entendus à maintes reprises, il n'y a pas si longtemps d'ailleurs. A la longue, ils n'avaient plus eu d'effet sur elle, ils avaient perdu leur sens. Elle avait associé cela à la douleur, à la tristesse, et à la prison qu'était sa vie. Elle pensait être immunisée contre ces mots, et ne plus les entendre d'ailleurs. Pas pour elle, pas par un autre homme. Et pourtant, Alec venait tout juste de les prononcer avec une sincérité affolante et une douceur qui lui fit perdre pied. Son pouls se mit à s'accélérer, elle sentit la chaleur l'envahir. Elle plongea ses yeux dans ceux du jeune homme, un geste qui avait la même habitude de la rendre folle. Il l'aimait. Elle n'avait pas menti avec lui, elle avait été honnête dès le début sur sa personnalité, sur sa vision de la vie, et sur ses sentiments. Elle avait longtemps bataillé avec elle-même, avant de se rendre à l'évidence : il était trop tard pour reculer. Elle s'était imprégnée de lui, il s'était faufilé sous sa peau. Même avec toute la volonté du monde, elle n'arriverait pas à se débarrasser de lui. « Je t'aime aussi. » soupira-t-elle. Elle s'étonna elle-même de la facilité avec laquelle elle avait prononcé ces mots. Elle tombait amoureuse de lui de plus en plus, et même si ça lui faisait peur, c'était également la meilleure sensation du monde. Dans ses bras, elle arrivait à se sentir en sécurité, chose qu'elle n'avait pas ressenti depuis un bon moment. Elle avait confiance en lui. Même si elle prônait sa liberté, elle savait qu'elle ne ferait que se renfermer sur elle-même si elle refusait de vivre cette histoire au grand jour. Peut-être qu'elle trouverait sa liberté avec lui, dans ses bras, dans sa vie. A ses côtés. « Le plaisir sera partagé. » répondit-elle dans un sourire malicieux, sachant pertinemment de qui il parlait. Arya commençait à se questionner : étaient-ils officiellement en couple désormais ? Et comment allait-il la présenter à Julia ? Elle savait que cela pouvait être délicat de laisser entrer une nouvelle personne dans la vie de son enfant, et elle ne voulait pas s'imposer. La jeune femme arrêta de penser dès lors que les lèvres d'Alec se posèrent sur les siennes. Elle prolongea ce baiser, en profitant. Elle vibra de tout son corps, étonnée par l'effet qu'il pouvait toujours lui faire. Pourtant, c'était loin d'être la première fois qu'ils s'embrassaient. Mais quelque part, l'instant était spécial. Et elle voulait tout simplement en profiter.