i wanna kiss you inside out ◭ lust&loan

~ I’ll be the shipwreck that takes you down .

Avez-vous déjà ressenti une envie irrépressible de faire quelque chose, d'agir en idiot, mais de faire quelque chose que vous jugez plus grand que nature? Avez-vous déjà ressenti ces petits picotements, que vous ressentez ci et là en dessous de votre chair, ces mêmes picotements qui vous tiennent par les entrailles et qui ne vous lâchent plus? J'étais chez moi, j'étais de retour depuis un mois déjà, et je regardais un match de foot à la télévision, tranquillement, relaxe. Je m'apprêtais à m'empiffrer de mon mais soufflé quand, par un heureux hasard, mon regard se posa vers la seule fenêtre qui donnait sur la maison voisine. C'est à cet instant que je la vis, sûrement en pleine corvée ménagère. Mon sang ne fit qu'un tour. Allons Loan, m'étais-je donc soufflé pour moi-même, ce n'était que Lust. Ta gentille voisine, une banale connaissance, rien de plus, rien de moins. Mais je ne savais pas vraiment pourquoi je réagissais de la sorte à chaque fois qu'elle se trouvait dans mon champ de vision. C'en était devenu presqu'insupportable pour tout vous dire. Je devais lutter cependant. Lutter contre l'envie de courir chez elle et de lui demander si elle voulait bien me tenir compagnie. Il n'y avait pas de doute à se faire, je me sentais bien seul en ce milieu de semaine chargé. J'avais besoin de sa bonne humeur, ça me faisait toujours l'effet d'une bouffée d'air frais. Toujours installé dans mon canapé, popcorn en mains, j'hésitais entre deux flots. Ce n'était pourtant pas si compliqué, me dites-vous, mais pour moi, c'était une question de respect. J'avais cette peur bleue de l'interrompre dans quelque chose d'important, je ne sais trop pourquoi. Je ne voulais pas la déranger, voilà tout. Une bonne dizaine de minutes s'écoula avant que je ne bondisse du canapé, enfilai mes pompes et courut chez ma tendre voisine. Tant pis si j'allais me faire passer pour un fou, je voulais définitivement prendre le risque de me taper la honte du siècle. Je sonnai à sa porte, un peu nerveux mais tâchant de le camoufler avec brio. Deux petites minutes plus tard et quelques poussières, je la vis en face de moi, tout sourire, visiblement ravie de me voir. Ce qui eut l'effet escompté, je me détendis aussitôt « Tu fais quoi ce soir, Grey? » en la fixant de mes prunelles insistantes. Pas de salutations, nada. Au fond de ma petite personne, je souhaitais tellement qu'elle n'aie rien de prévu dans son agenda. Puis je lui esquissai le plus beau de mes sourires, dans l'attente d'une réponse positive, mais je ne rêvais pas trop en couleur, de peur d'être un peu trop déçu, vous voyez le genre?

hs; désolée un peu court n'est-ce pas?

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no matter what i feel, no matter if it's real. come back to me, never fade away please don't do it, i won't let you go -
La soirée s'annonçait longue. Lust n'en voyait pas le bout. Sa mère était encore cloîtrée entre quatre murs, pestant contre la vie injuste qui lui avait enlevé son mari, pestant contre son envie d'alcool qui ne l'empêchait pourtant pas d'en boire deux fois plus, pestant contre tout ce que la vie était devenue après que Mr. Grey ai mit les voiles. Lula Grey était allée dormir chez une amie, ou allée se bourrer la gueule ailleurs. A vrai dire, Lust s'en contre-foutait. Comme de tout, en ce moment. Elle en avait juste marre. Marre de cette foutue responsabilité, marre de devoir bûcher pour une soeur qui ne faisait jamais rien et pour une mère qui n'en avait plus rien à faire mais qui continuait tout de même de se plaindre. Ingrates. Elle ne savait pas ce qui lui arrivait, de péter un câble là, maintenant. Pourquoi maintenant, d'ailleurs ? Oh, son subconscient se doutait bien du pourquoi mais étrangement elle n'osait pas se l'avouer à voix haute qu'un garçon puisse lui tourner la tête ainsi. Peut être avait elle peur qu'une fois qu'elle l'aurait reconnu il serait parti, emportant avec lui le peu de moments agréables qu'elle passait. Lust ne voulait plus de sa vie morne et monotone, elle ne voulait plus jamais regarder sa mère en se retenant d'avouer ce qu'elle avait trouvé dans le jardin. L'une des clés du mystère qui la hantait : pourquoi son père était parti. Chercher des explications à cela était devenu une occupation comme une autre. A force, elle n'avait même plus mal de penser au départ de son père. C'était devenu un fait et elle avait du faire avec. Lust était en train de nettoyer la cuisine à moitié inondée d'alcool. Sa mère, sa sœur ? Les deux ? Il y avait des bouteilles vides ici et là. La maison des Grey avait vraiment perdu sa splendeur d'antan. Elle n'était plus désormais qu'une vieille maison fantôme. Une maison remplie de souvenirs. Une maison contenant un passé houleux, un secret dangereux. On sonna à la porte. Lust abandonna sa tentative de nettoyage et alla ouvrir. Un sourire éclaira son visage quand elle vit Loan sur le pas de sa porte. « Tu fais quoi ce soir, Grey? » Lust s'appuya sur la porte, feignant de réfléchir. Pourtant la réponse s'affichait clairement dans son esprit : rien. Absolument rien, si l'on oubliait le rangement de la cuisine. Mais ça, elle pouvait toujours le repousser. Ce n'était certainement pas sa mère qui irait la reprendre là-dessus, pour qu'elle puisse agir ainsi il faudrait d'abord qu'elle daigne sortir de sa chambre. « Mhm. Rien de bien intéressant. » lâcha-t'elle d'une voix plutôt maîtrisée, calme, pas du genre psychopathe qui demande une pelle — ne vous méprenez pas sur le sens de ce mot dans la phrase — à son voisin. Soudain sa soirée semblait prendre un nouveau tournant. Adieu les torchons, adieu cette maison glauque. Du moins, le temps de quelques heures. « Tu m'emmènes où ? » ajouta-t'elle, tout sourire, avec une pointe de défi dans le ton. Elle faisait de son possible pour paraître à peu près normale et calme, mais en son fort intérieur c'était le boxon. Peut être également dans son cœur, aussi.

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