time in a bottle - anastasia&lennox

ANASTASIA & LENNOX

Je garai mon Audi dans un garage privé sous le casino et je me tournai vers Anastasia, ma main posée sur sa cuisse depuis que nous avions quitté la villa. Je lui souris. « Prête à rayonner ? » Je lui fis un clin d'oeil avant de l'embrasser au coin des lèvres. Je n'étais pas l'homme le plus démonstratif, surtout quand le vrai amour n'était pas au rendez-vous, mais je savais ce qu'était la romance et pour rendre notre mariage plus agréable, je savais porter quelques attentions à Anastasia. Certes, le fait qu'elle ait accès illimité à mon compte en banque aidait à faire passer le morceau, mais je savais que la situation était difficile pour elle. Être mariée simplement pour l'image et non pour l'amour, c'est un choix difficile à faire dans une vie. D'autant plus qu'elle ne pouvait être vue en public avec un autre homme au risque de me faire paraître cocu. Nous étions un couple influent et les médias nous cherchaient afin de retirer le premier scandale. Jusqu'à maintenant, nous avions joué à la perfection nos rôles de jeunes mariés épanouis. Toutefois, le temps allait passer et Anastasia ne se contenterait plus de mes baisers furtifs et de nos nuits d'amour forcées. Elle aurait besoin d'un homme qui saurait l'aimer à sa juste valeur. Je le savais. Malheureusement, pour le moment, je devais la contrôler sur ce côté-là et m'assurer que tout allait bien aller. Je n'aimais pas cette situation plus qu'elle. Après tout, je n'étais pas un monstre. Cependant, Anastasia avait accepté de m'épouser malgré les règles établies entre nous. L'entente avait été très claire. Je n'étais pas amoureux d'elle, et je n'étais pas le genre d'homme à tomber amoureux non plus. Je n'étais pas rendu là dans ma vie, malgré mon âge avancé. J'avais la tête ailleurs, dans ma compagnie, et la famille n'était pas ma priorité. Bref, je sortis de la voiture et allai ouvrir la portière de madame Bristow. Je la pris par la main et embrassai délicatement celle-ci avant de passer mon bras autour de sa taille, ma main reposant sur ses hanches. « En gros, rapidement, ce sont des investisseurs américains très intéressés par ma compagnie. Ce soir, c'est leur événement de charité. Chaque entrée dans le casino donne cinq cent dollars à la recherche sur la fibrose kystique. Ils nous ont invité et profiteront probablement de l'occasion pour parler affaires. Je te présenterai, reste un peu avec moi, puis les femmes vous irez ensemble prendre un verre ou jouer un peu dans le casino, pendant que je discuterai avec messieurs. » Lui lançais-je comme des directives. Avec le temps, Anastasia avait appris à bien se comporter durant ces soirées, et elle savait ce qu'elle avait à faire, mais je préférais toujours lui faire ce petit topo avant nos soirées, juste au cas où. « Je ne pense pas que nous rentrerons trop tard. » Et si mon épouse avait bien joué son rôle, je lui réserverais une petite surprise de retour à la villa.

Paisiblement installée sur le siège passager de l'onéreuse voiture de son mari, Anastasia regardait les lumières des lampadaires défiler sous ses yeux. Cela faisait quelques minutes qu'ils roulaient, et la jeune femme sentait la main de Lennox sur sa jambe depuis qu'ils étaient partis. Ce genre de geste ne la dérangeait pas, loin de là, mais elle avait l'impression qu'il se sentait obligé d'avoir des petites attentions envers elle, comme s'il souhaitait se faire pardonner de ne pas éprouver de sentiments pour elle. Ils arrivèrent dans un garage privé qui appartenait au casino où ils allaient passer la soirée. Il n'y avait à l'intérieur que des voitures flambant neuves, certainement entretenues régulièrement et sûrement pas dans des centres de lavage automobile à pièces. Souriant, Lennox lui demanda si elle était prête à irradier. « Toujours, tu le sais bien. » Il vint ensuite déposer un léger baiser au coin de ses lèvres puis se pressa d'aller lui ouvrir la portière. On pouvait bien dire tant de désagréables choses sur lui, mais il n'en restait pas moins un gentleman. Au fur et à mesure qu'ils avançaient dans le parking, le jeune homme lui exposait des informations sur le type de soirée à laquelle ils allaient assister et son déroulement ; une main entourant sa fine taille. Elle acquiesçait d'un délicat signe de tête à chaque phrase pour signaler qu'elle avait compris. D'un côté, cette catégorie de soirée devenait rapidement ennuyante mais de l'autre, cela permettait à Ana de se revêtir de ses plus beaux atours ; d'arborer de nouvelles robes de créateurs que son mari lui finançait. C'était un sujet de conversation important – et surtout occupant – entre toutes les demoiselles présentes que de discuter des choix audacieux du styliste à l'origine de la toilette d'unetelle, de critiquer la tenue trop provocante d'une autre quand elle se rendait aux toilettes ; de parler de mode, tout simplement, mais en y insérant une touche vitale de commérages. Ils s'engouffraient à présent dans le casino, après que le beau brun lui ait dit qu'ils ne rentreraient sûrement pas très tard. Tout de suite, quelqu'un vint leur présenter un plateau de coupes de champagne dans laquelle ils se servirent. Anastasia tenait assez mal l'alcool, ainsi deux ou trois coupes commençaient déjà à la faire s'esclaffer pour peu et elle se mit donc en tête que ce serait la seule de la soirée. Un des investisseurs ne tarda pas à venir les rejoindre, s'introduisant avec un grand sourire d'homme qui veut signer un contrat. Lennox présenta ensuite sa femme, madame Bristow. « Première du nom. Et sûrement pas la dernière, si vous voyez ce que je veux dire. » ajouta-t-elle en serrant sa main, comme sur le ton de la confidence tandis que ses lèvres essayaient vainement d'effacer un rictus.

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