Une semaine à Londres, c'était juste magique. Aubrey est une grande aventurière, elle a énormément voyagé lors de sa jeunesse. Afrique, Europe, Amérique du Sud … Elle garde de merveilleux souvenirs de chacun de ces voyages et elle le doit à l'argent de ses parents, sans aucuns doutes. Depuis que Aubrey est une universitaire investie, elle a laissé les voyages pour se concentrer sur ses études mais la fin d'année approche et avec ses amies, elles avaient besoin d'évasion. Une semaine à Londres, quoi de mieux. Lors de cette semaine, elle fit le vide dans sa tête, se posa de nouvelles questions et profita. Mais elle n'arrivait pas à faire le vide à propos d'une chose, ou du moins une personne. Elle le hante. Oui Samuel le hante. Il est là, elle a beau passé une semaine à prendre soin d'elle, à faire les magasins, il est là. Elle ne sait même pas comment lui, avait-il pu la rendre comme ça. Tout ça en une seule nuit. Aucunes paroles, du moins, les seules paroles qu'ils ont pu s'échanger dans leurs vies ce sont celles de professeur à élève. Maintenant, elle se sentait coupable, coupable de l'avoir vu ainsi. Si mal, elle n'aurait jamais dû voir ça en tant qu'élève. En tant que son élève. Elle ne savait même pas ce qui avait bien pu déclencher cette tristesse. Aubrey devait l'affronter, aujourd'hui nous étions lundi. Il lui restait plusieurs cours avant que son année se clôture, et ça commençait par psychologie, avec Samuel. Elle tenait fermement son sac de cours, tête basse elle entra dans la classe, glissant un regard discret vers Samuel. Elle ne pouvait pas en rester là, pas comme ça. Elle c'était mise dans la tête parler de parler à Samuel à la fin du cours. Elle ne fit pas attention au cours, elle était pensive chose inhabituelle chez elle. Elle griffonna sur sa feuille, et ne vit pas le cours passé. Elle aurait sûrement préféré le contraire. Aubrey releva la tête brusquement et vit ses camarades rangés leurs affaires comme le font chaque élève normal. Elle prit son temps pour rassembler ses affaires. Les élèves se dissipèrent, Aubrey attendit qu'il n'y est personne et se leva de sa chaise. Elle approcha le bureau de son professeur plus timide que jamais. « Sa...Monsieur, j'aimerai vous parler. »

Citation :

I'll be doing my best
And I'll see you soon.
COLDPLAY

Alors que Samuel entrait dans l’université, des cours sous un bras, tenant de l’autre un attaché-case, il aperçu une chevelure rousse. Instinctivement il chercha à savoir si c’était elle. Etait-ce Aubrey, celle qui hantait ses jours et ses nuits ? Une pointe de culpabilité l’envahit doucement, alors qu’il pensait à Erin, mais il chassa son visage de ses pensées et refixa son attention sur la rouquine. Accélérant son allure, il la dépassa et fit tomber un livre de ses bras. Se penchant pour le ramasser il tourna son visage vers ladite personne. Râté, ce n’était pas elle. Paradoxalement, il fut comme soulagé. Qu’allait-il lui dire, que pouvait-il lui dire ? Il ne voyait aucune réponse digne de ce nom à ses questions. Il continua son chemin jusqu’à sa salle, se préparant psychologiquement à la revoir. Il visualisa son visage. Il manquait en détail et seule la teinte de sa chevelure flamboyante lui restait en tête, mais rien que ça lui faisait de l’effet. Il se demanda si il avait déjà sentit ça pour quelqu’un, même pour Erin. Décidant de se concentrer sur autre chose, histoire de décompresser avant ce qui allait être la pire heure de sa vie, il rangea ses bouquins, les entassant soigneusement sur le bureau de bois, mettant bien en évidence le plan du cours qu’il allait donner, puis rédigeant quelques mots sur le tableau. Il s’imprégna des lieux, rituel qu’il faisait avant chaque cours et qui consistait à faire le vide un instant. Puis la cloche sonna, le rappelant à sa condition de prof. Il se leva et se tint debout, devant son bureau, fesses appuyées contre le rebord. Les élèves défilèrent alors que le seul visage qu’il souhaitait voir semblait manquer à l’appel. Ne devait-elle pas revenir aujourd’hui ? Alors que cette question lui traversa l’esprit, un bout de chevelure rousse entra dans son champ de vision. Son cœur manqua un battement. Il retint sa respiration. Et Aubrey entra. Il crut un instant à l’apparition d’un ange, et un sourire discret trahit son état d’esprit. Il devait se reprendre en main tout de suite, un cours l’attendait.
Il se déroula sans encombre, même si Sam ne pouvait s’empêcher de sans cesse dévier le regard vers Aubrey. Il n’y avait plus qu’elle : dans la salle comme dans sa tête. Et pourtant, que c’était-il passé ? Rien, comme l’avait subtilement fait remarquer Jaime. La cloche sonna, terminant ainsi le cours, et il put observer la précipitation des élèves pour sortir de la salle. Sauf Aubrey. Il s’était rassit à son bureau, faisant semblant de relire des copies. Mais son esprit était bien incapable de s’en occuper, trop accaparer par la présence de la jeune femme. « Sa...Monsieur, j'aimerai vous parler. » Sa prière se réalisait enfin. Elle était venue le voir, et il ne passerait pas pour un pervers en l’arrêtant. Il releva la tête, lui sourit. « Mademoiselle Hamilton. » La salua-t-il poliment. « Je vous écoute. » L’encouragea t-il, avec un sourire. Lui aussi avait tellement de chose à lui dire. Il se leva et contourna le bureau, venant plus près d’elle. C’était mieux ainsi : il pouvait la regarder dans les yeux, tenter de savoir. Etait-il le seul à ressentir ça ?

Elle était là, juste devant lui. C’était un peu comme un rêve. Celui qu’il faisait depuis maintenant une semaine et quelques. En sa présence il se sentait entier, renaître, il redevenait le Samuel du bon vieux temps, celui qui brillait comme un soleil. Il n’y avait plus de quotidien triste, plus de problème de couple ou de boulot ; il n’y avait qu’elle. Il se rapprocha encore sensiblement d’elle, par instinct. Il espérait qu’elle ne le rejetterait pas ; ne s’écarterait pas brusquement pour faire demi-tour et le quitter. Il essayait de prendre de grande inspirations calmes et lentes, mais son cœur battait trop vite, et ses pensées tournoyaient tels des satellites dans sa pauvre caboche. Mets fin à ce supplice Aubrey, pensa t-il. Un instant il crut l’avoir dit à haute voix, mais les traits déçus de la jeune femme lui confirmèrent qu’il n’avait rien dit. Pourquoi paraissait-elle si frustrée ? Il tenta de comprendre, se remémorant ce qu’il avait fait. Peut être avait-il mal agit ? Il espérait que ça ne soit pas le cas. Il attendit donc que la jeune femme reprenne la parole. Mais sa réponse ne fut pas celle qu’il attendait. « Heu ... Tenez. » Il se redressa. Venait-il de se prendre une gifle ? Il ne comprenait plus du tout où elle voulait en venir. Un devoir s’abattit sur le bureau de bois. Il souffla, se passa une main sur le visage puis dans les cheveux. Un sentiment de gêne mêlée à la honte l’envahit. Il s’était trompé de A à Z. Elle ne venait pas lui parler de la dernière nuit mais bien d’un devoir. Tout s’expliquait : il n’avait pas eu de nouvelle pour cette raison. Ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde. La douleur remplaça la gêne et il s’écarta encore un peu plus. Se mordant la lèvre, il déglutit difficilement, tentant de trouver les bons mots. Hélas ils lui manquaient. « Ah… » Dit-il déçu et à court de mot. « Je―euh, merci. » Reprends toi, s’insurgea t-il alors que ses émotions se bousculaient. « J'avoue ne pas comprendre. » Finit-il par avouer.

Lorsqu'il se leva de son siège, elle se sentit paniquer. L'avoir aussi près d'elle, l'effrayait même si elle mourrait d'envie de pouvoir l'avoir près d'elle comme la nuit passée. D'avoir ce contact même si ce n'était seulement qu'une main sur son dos, mais elle pouvait sentir son coeur battre rapidement et pouvait voir ses larmes coulées le long de ses joues. Elle se pinçait les lèvres, les resserraient, passait sa langue dessus. C'était un signe de nervosité qui ne cessait de la trahir. Lorsqu'elle lui tendit le soit disant devoir qu'elle devait lui rendre, alors qu'il n'était à rendre que pour demain, elle pût lire sur son visage que ce n'était pas ce qu'il voulait entendre, il était déçu. Comme si il attendait à quelque chose de la part de la jeune femme. Il ressentait la même chose que ce qu'elle venait de ressentir, lorsqu'il avait été indifférent avec elle. Elle prit ses deux mains et les malaxas, se les tordirent ne savant quoi faire, ni quoi dire pour rompre ce silence bien trop pesant. « Ah… » Sortit-il lorsqu'il eût le devoir entre les mains, on pouvait voir qu'il ne s'y intéressait réellement. Elle était maintenant certaine que ce n'était pas ça à quoi il s'attendait. Et, en quelque sorte ça l'a soulagé. Elle continua de regarder Samuel, sans le lâcher une seule fois du regard, elle se sentait mal d'avoir causer cette gêne entre eux deux. « J'avoue ne pas comprendre. » Elle fronça les sourcils, elle voulait qu'il dise ce qu'il pensait maintenant. « Je ne ... De quoi voulez-vous parler ? » Elle le savait très bien de quoi il voulait parler, on pouvait le même le lire sur son visage ne sachant garder son rôle de femme surprise et intrigué par les propos de son interlocuteur. Pour la première fois, elle rejoignit le sol du regard.

Samuel savait que sa déception était bien lisible sur ses traits. Pourtant il ne voulait plus se cacher. Il voulait qu’Aubrey sache, sans réellement savoir pourquoi. La regardant bien en face, il attendit une réaction de sa part. Il espérait sincèrement qu’elle ne comptait pas lui rendre ce devoir, mais lui parler. Expliquer la dernière fois, savoir ce qui se passait entre eux, expliquer ces sentiments presque incongrus. Ils étaient face à face, tout aussi perdu l’un que l’autre, ce qui rassura un peu Samuel. Sans doute n’était-il pas le seul à avoir perdu l’esprit. Il détailla ses traits, tentant de lire à travers, mais Aubrey semblait décidée à ne rien laisser paraître. Si elle ne le faisait pas, lui le ferait. Après tout, c’était la fin de l’année et il pourrait toujours se débrouiller si tout capotait pour ne pas l’avoir en cours l’année prochaine. Il la vit froncer les sourcils et elle prit la parole avant même qu’il n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche. « Je ne ... De quoi voulez-vous parler ? » Entendre sa voix lui procurait des ondes de frissons agréables le long du dos, mais il fut une fois de plus pris de court. Il se gratta la sourcil, signe de sa gêne, et réfléchit un instant. Par où commencer ? Comment le lui dire sans passer pour un fou ? Il déglutit, voulu plonger son regard dans celui d’Aubrey, mais elle regardait le sol. Tant pis, il ferait sans. « Je―hum, Mademoiselle Hamil―Aubrey. » finit-il par dire, laborieusement. « Aubrey, il y a un peu plus d’une semaine, vous―tu m’as vu.. » Il n’arrivait pas à le dire, comme si ce moment n’avait été qu’une tare, une erreur. « Tu m’as vu lâcher prise. » Les mots étaient convenables, même si dans le fond il savait que cela avait été bien plus. « Je voulais m’excuser de t’avoir demandé de rester. Je n’aurais pas du. Tu es une élève, je suis ton professeur, et je n’aurais pas du. » finit-il par dire, un peu penaud. Pourquoi Samuel n’arrivait-il pas à lui dire franchement les choses ? « Pourtant j’en avais réellement envie. » Il se perdait dans ses propres pensées, ses propres mots, mais peut être arriverait-il au bout du compte à avouer.

« Je―hum, Mademoiselle Hamil―Aubrey. » Elle releva brusquement la tête. Ce n'était pas dans les habitudes de son professeur de perdre les mots, en tant que professeur de psychologie il savait faire face à certaines situations, puis lorsqu'elle entendit son prénom son coeur chavira. Cela pouvait paraître complètement stupide mais, entre élèvre/professeur ça toujours été Monsieur Bogart et Mademoiselle Hamilton. Même si les professeurs de nos jours sont beaucoup plus ouvert aux relations avec leurs élèves , il n'en reste pas moins une marque de respect. Lorsqu'il franchit cette limite, ce n'était pas grave pour Aubrey, elle était simplement surprise. Il était gêné, même un aveugle pouvait le savoir. Il bafouillait, cherchait ses mots, hésitait. Intérieurement, Aubrey sourit. Était-ce elle qui le rend ainsi ? Peut-être. « Je voulais m’excuser de t’avoir demandé de rester. Je n’aurais pas du. Tu es une élève, je suis ton professeur, et je n’aurais pas du. » Déçu la jeune femme laissa à nouveau son regard tombé au sol. Mais, elle ne pouvait s'arrêtait à ça. « Pourtant j’en avais réellement envie. » Elle se pinça les lèvres et regarda tendrement son professeur. « Vous n'avez pas à vous excuser de quoi que ce soit. » Aubrey ne savait pas si elle pouvait employer le tutoiement avec lui, elle préférait garder cette limite entre eux deux. Elle prit enfin son courage à deux mains. Elle continua de le regarder. « C'est moi et moi seul qui est décidée de rester avec vous ... » Aubrey marqua une pause ne sachant si elle devait où non continuer. « Si je suis restée c'est seulement parce que j'en avais envie aussi. » Elle voulait encore en rajouter pour ne pas le faire culpabiliser mais elle ne voulait pas passer pour une élève devenue complètement folle de son professeur, même si elle était à deux doigts de l'être.

Samuel savait qu’en employant le tutoiement, il franchissait une limite. Il instaurait alors une relation plus intime, plus proche, et mettait de côté pour un temps leur relation maître/élève. C’est ce qu’il cherchait après tout. Il ne voulait plus être le professeur d’Aubrey, il voulait être bien plus. Il déballa alors une partie de ses sentiments, avouant qu’il avait envie qu’elle reste ; c’était un doux euphémisme. Il avait tellement rêvé d’elle depuis ce soir là. Dire enfin ce qu’il pensait, bien que ce ne fût pas la totalité de ses sentiments, se rapprochait du soulagement. Il était donc, délesté d’un petit poids, même si une autre pression avait pris place en son sein : celle de savoir si oui ou non Aubrey ressentait la même chose que lui. Samuel détailla alors son visage, s’attardant sur certaines particularités, ou traits, tentant de démasquer la réalité des sentiments de la jeune femme. Mais rien ; sauf peut-être ce pincement de lèvres. « Vous n'avez pas à vous excuser de quoi que ce soit. » Il ne pouvait pas se baser sur ça, mais ne l’avait-elle pas regardé avec tendresse ? Une once d’espoir naquit chez Samuel. « C'est moi et moi seul qui est décidée de rester avec vous ... » Ces simples mots semblaient annoncer ce qu’il voulait entendre. Allait-elle, oui ou non, lui prouver qu’il n’était pas fou, que ce n’était pas à sens unique ? Il se rapprocha, ayant peur de ne pas entendre ce qui allait suivre. « Si je suis restée c'est seulement parce que j'en avais envie aussi. » ses traits devaient trahir sa surprise et sa joie. Il soupira, encore délesté d’un poids qui l’oppressait jusqu’à présent. Mais cet aveux n’était pas suffisant pour que Samuel puisse en déduire quoique se soit. « Je―je suis soulagé. » avoua t-il, restant sur ses gardes. « Je―Ca n'a pas été annodin ce soir là et― » Il se stoppa. Allait-il trop loin ? Sans doute, mais il était trop tard pour faire demi tour. « Et le fait que tu sois resté, m'a―a changé certaines choses. »

« Je―je suis soulagé. » Elle sourit gentiment, comme pour le rassurer. « Il ne fallait pas se tracasser pour ça ... » Quoi que à sa place, même celle d'Aubrey, on peut avoir quelques ressentis. Aubrey n'a jamais été une personne expressive. Elle garde ses sentiments pour elle. Cela pouvait être assez déstabilisant pour son professeur qui cherchait surement des réponses, comme elle. « Je―Ca n'a pas été annodin ce soir là et― » Son coeur s'emballa. C'est ce qu'elle voulait entendre mais ça la rendait folle. Mais elle restait de marbre, elle continuait de le regarder. « Je―Ah oui ... » « Et le fait que tu sois resté, m'a―a changé certaines choses. » Elle se pinçait les lèvres encore, il avait surement finit par le remarquer. « Je―... » Elle baissa la tête, et passa sa main sur son visage puis dans ses cheveux pour se dégager les visages tout en laissant échapper un petit rire. Elle ne savait plus quoi dire. « Si ... Je vous dis que ce n'est pas rien pour moi. » Elle releva la tête pour voir sa réaction, un sourire, un signe que c'était ce qu'il attendait d'elle. « C'est bizarre, hein ? » Elle commençait à se détendre, à être plus amicale avec Samuel.

pff c'est nul.

Samuel se sentait respectivement coupable, heureux, anxieux, renaître. La présence d'Aubrey semblait changer toute la donne de sa vie. Elle semblait être le joker qu'il attendait, le coup de dé inespéré au black jack. Ce qu'il n'avait cessé de rêver toute sa vie. Bien sûr, il avait aimé Erin, mais ça n'avait pas été comme avec son étudiante. Ni fulgurant, ni même passionnel. C'était une romance douce, calme, parfaite dans son ensemble. Mais Samuel voulait de la passion, de l'exaltation. L'avait-il déjà eu quelques jours avec Erin ? Hélas, il lui semblait que non. Alors qu'elle était en face de lui, il imagina durant quelques secondes ce que leur vie pourrait être. Et ce fantasme n'accentua que plus la passion dévorante qu'il entretenait pour elle. « Je―... » Elle le ramena sur terre, le tirant de ces pensées fantasmagoriques. Samuel eut l'impression qu'elle était aussi nerveuse que lui. Peut-être se trompait-il, et que tout son discours la gênait étant son professeur et elle, l'élève. « Si ... Je vous dis que ce n'est pas rien pour moi. » Il sourit. Il rêvait d'entendre ça depuis des semaines. Mais ce n'était pas suffisant. Toutefois, le jeune homme était au courant qu'il devait lui aussi éclaircir ses pensées. « C'est bizarre, hein ? » Il lâcha un petit rire. « Effectivement » répondit-il dans un sourire en coin. Il se frotta la nuque, plus machinalement que pour cacher une gêne. Il se détendait enfin. « D’abord, tu vas me tutoyer. On est plus sur le terrain scolaire là, et j’avoue que je prends un coup de vieux quand tu fais ça. » Il rigola un léger rire, un peu nerveux. Ses tentatives pour détendre l’atmosphère lui semblaient ridicules. « Ensuite, ça ne devrait pas être le cas, pourtant je n’ai plus l’impression que tu es mon élève. Tu es ― tu es plus que ça, Aubrey. » Les mots sortaient difficilement, par pudeur, et pourtant qu’est ce qu’il aurait aimé en dire plus.

c'était parfait. excuse moi du retard, je n'étais pas chez moi.

« D’abord, tu vas me tutoyer. On est plus sur le terrain scolaire là, et j’avoue que je prends un coup de vieux quand tu fais ça. » Le doux rire de Samuel apaisa la tension et l'anxiété qu'il y avait entre eux en ce moment. Elle sourit en passant une main dans ses cheveux pour mettre une mèche derrière son oreille. Encore une fois, ils franchissaient un pas, une autre barrière qui devrait être soulever. Peu importe, l'ambiance s’apaisait. Elle se laissa tomber lentement contre la table qui se trouvait derrière elle toujours en le regardant profondément. « Bien. » De nature timide, il la mettait en confiance. Comme si il l'amadouait. Et elle, elle se laissait envoûter. « Ensuite, ça ne devrait pas être le cas, pourtant je n’ai plus l’impression que tu es mon élève. Tu es ― tu es plus que ça, Aubrey. » Son sourire s'effaça, non pas de déception. Mais seulement car elle se sentait gênait, elle ne savait pas par quoi. Ils étaient dans les confidences depuis plusieurs minutes maintenant, ça ne devrait plus l'étonner mais tout de même. Elle n'était pas indifférente à ses paroles, loin de là. Elle était incertaine de ce qu'elle ressentait. Du moins, elle ne se l'autorisait pas. Prise d'une fougue, enthousiasme. Elle s'avança vers Samuel. Encore plus près sans réellement savoir ce qu'elle allait faire. Jusqu'à poser ses lèvres contre les siennes. Tout ça devenait fou. Elle se recula ferment les yeux avant de poser une main sur sa bouche. Qu'est-ce qu'elle venait de faire ? Elle ne le savait pas elle-même. Elle savait simplement qu'elle en avait envie. « Je suis ― Je n'aurais jamais dû. Je suis désolé. » Elle n'osait même plus le regarder, tellement honteuse de l'avoir embrasser. Elle devait surement avoir les joues en feux.